Читать доклад по всему другому: "Stendhal" Страница 17

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raisonnements ne manquaient pas de justesse; mais Fabrice était bien tombé de cette élévation de bonheur sublime ou il s'était trouvé transporté une heure auparavant. La pensée du privilège avait desséché cette plante toujours si délicate qu'on nomme le bonheur."Cette plante si délicate qu'on nomme le bonheur. Elle ne tolère pas l'existence de l'injustice. Elle se dessèche si elle ne fleurit pas aussi pour les autres. N'est-ce pas lа un curieux égotisme chez un homme а ce point étranger а l'idée de Dieu, conscient de la fuite du temps, avide de jouir des plaisirs terrestres et de cueillir le bonheur quand il passe. "La vie s'enfuit, ne te montre donc point si difficile envers le bonheur qui se présente, hate-toi de jouir." Curieux égotisme qui se laisse séduire par "l'aride philosophie de l'utile" et ne peut supporter de fonder sa propre réussite sur le malheur d'autrui : "Il avait en exécration, dit-il de Fabrice, de faire le malheur d'un être quelconque, si peu estimable qu'il fût." Stendhal est un écrivain qui interpelle l'avenir. S'il est а contre-courant de son temps, au lendemain de l'écroulement des rêves de 1789, c'est qu'il est en avance sur lui et qu'il se trouve, pour reprendre un mot d'Aragon, "dans la lumière de l'histoire". Déjа il faisait scandale dans le salon de la comtesse Daru ou on le regardait, dit-il "comme on regarde un baril de poudre", sans doute parce que ses idées sur la politique, la royauté, la religion, la morale composaient un mélange qu'on pourrait qualifier d'explosif. On ne s'étonnera pas que Metternich, dont la police le filait, l'ait jugé indésirable а Trieste. Non pas qu'Henri Beyle ait vraiment conspiré. Mais aux hommes du pouvoir ses idées apparaissaient, non sans quelque raison, comme subversives. Fonctionnaire royal а Civitavecchia, il ignore l'obligation de réserve des diplomates au point d'effrayer parfois ses interlocuteurs : "Il veut parler librement, constate l'un d'entre eux, les pauvres Romains, qui ont une peur horrible de se compromettre ... se bouchent les oreilles et s'enfuient." Il pressent que la monarchie de Juillet sera passagère et le dit : "Combien de temps encore croyez-vous pouvoir arrêter ce torrent ?" Contre l'hypocrisie de la morale régnante il ne perd pas une occasion de réhabiliter la sensualité, au risque de choquer les gardiens de la vertu : "Je soigne mes plaisirs, dit le marquis de La Mole, et c'est ce qui doit passer avant tout, du moins а mes propres yeux." Dans Souvenirs d'égotisme Stendhal nous livre cette confidence fort immorale : "M. de la Fayette, dans cet age tendre de soixante-quinze ans, a le même défaut que moi. Il se passionne pour une jeune Portugaise de dix-huit ans qui arriva dans le salon de M. de Tracy, ou elle est l'amie de ses petites-filles ... Sa gloire européenne, l'élégance foncière de ses discours ... Ses yeux qui s'animent dès qu'ils se trouvent а un pied d'une jolie poitrine tout concourt а lui faire passer gaiement ses dernières années." Il y a lа, reconnaissons-le, de quoi faire frémir d'indignation ou d'envie les apotres de la philosophie du désenchantement. Mais Stendhal, si sensible pourtant au tragique de la vie, refuse le gémissement perpétuel. Il le juge inconvenant et ridicule. S'il n'a pas le sens du péché, il a par contre celui du devenir historique. Je serai lu en 1930, avait-il pronostiqué, et il voyait juste. C'est parce qu'il a compris profondément son temps qu'il est devenu un écrivain de tous les temps. Ce qui est admirable chez lui c'est cette prescience qui le conduit, comme le remarque Nietzsche, а être "si fort en avance sur son époque", а plaider pour la libération de la femme а un moment ou les femmes elles-mêmes y pensent peu, а entrevoir qu'un jour la peine de mort sera abolie, а dénoncer la tyrannie de l'argent, а se faire, lui l'égotiste, le défenseur de "cette morale simple qui n'appelle vertu que ce qui est utile aux hommes", а annoncer les exigences et les tempêtes des temps modernes. Comme le dit l'abbé Blanès а Fabrice : "Tache de gagner de l'argent par un travail qui te rendre utile а la société. Je prévois des orages étranges; peut-être dans cinquante ans ne voudra-t-on plus d'oisifs." Et comme le note l'écrivain lui-même : "Les riches devront bientot chercher leur sécurité dans l'absence de désespoir chez les pauvres." Pour toutes ces raisons et pour quelques autres, parce qu'il rejette la tyrannie et l'obscurantisme, parce qu'il rêve les yeux ouverts, parce qu'il a cette allègre insolence qui devient une vertu quand elle s'adresse aux puissants, parce qu'il croit en l'homme sans être dupe, parce qu'il s'intéresse aux autres sans ostentation, parce que ce dilettante ne cesse d'être hanté par la recherche du "bonheur pour le plus grand nombre", parce qu'il aspire а des temps nouveaux, parce que sa peinture du tragique de la vie échappe au scepticisme et au désespoir, Stendhal me paraоt appartenir, comme l'observait Hugo а propos de Balzac "а la forte race des écrivains révolutionnaires".


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